mardi, juin 18, 2024

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Petrosen avait emprunté 275 milliards F CFA à Woodside : L’argent du pétrole servira-t-il d’abord à rembourser la dette ?

Le Sénégal a officiellement rejoint les rangs des pays producteurs de pétrole avec la production de son premier baril de pétrole le 11 juin 2024, extrait du puits de Sangomar. Ce développement marque une étape cruciale dans l’histoire énergétique du pays, situé à environ 100 kilomètres au sud de Dakar.

En janvier 2020, la Société des Pétroles du Sénégal (Petrosen) avait contracté un prêt de 450 millions de dollars (environs 275 milliards F CFA) auprès de Woodside Energy pour financer sa part dans le développement du champ pétrolier de Sangomar. Ce projet, considéré comme le premier développement pétrolier offshore du Sénégal, est essentiel pour l’avenir énergétique du pays.

Selon Libération, Petrosen avait emprunté 450 millions de dollars à Woodside Energy pour financer une partie de ses besoins, avec une durée initiale de remboursement de cinq ans, prolongée de deux ans supplémentaires. Le prêt, assorti d’un taux d’intérêt de 6,5 % par an, représente une part importante des revenus futurs de Petrosen. Ce mécanisme financier pose la question de la capacité de l’entreprise à rembourser sa dette sans compromettre ses revenus.

Par ailleurs, Petrosen a également suivi une stratégie similaire pour le projet gazier de la Grande Tortue Ahmeyim (GTA), empruntant 290 millions de dollars à BP sur sept ans, avec le même taux d’intérêt de 6,5 % par an. Les remboursements seront effectués à partir des revenus générés par la vente du gaz.

Dans le cadre du projet de développement de Sangomar, Woodside Energy, en tant qu’opérateur principal, détient une participation de 82 %, tandis que Petrosen possède les 18 % restants. Le projet comprend la création d’une unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO), ainsi que le forage de 23 puits sous-marins. L’objectif est de produire environ 100 000 barils de pétrole par jour, avec l’ambition de tester la capacité des réservoirs pour soutenir l’exportation de gaz vers la côte.

Cependant, cette situation de dépendance financière pourrait poser des défis pour Petrosen. En ayant emprunté des fonds auprès de l’entreprise partenaire du projet, Petrosen pourrait voir ses revenus substantiellement réduits par le remboursement de la dette, affectant ainsi son indépendance et sa capacité à réinvestir dans d’autres projets énergétiques.

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