jeudi, juin 27, 2024

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Lorsque je t’écrivais il y’a une semaine pour répondre à ta supplique.

« Il y’a des personnes, il ne faut même pas souhaiter qu’elles viennent à ton enterrement tant elles sont mauvaises et manquent de reconnaissance ».

Je ne savais pas que tu allais partir de sitôt.

« Alla, les Sénégalais ne te connaissent pas. Tu as une longueur sur eux. Et tu seras très fatigué…mais ça ira insh’Allah ! »

Ce furent mes deniers mots que tu as lus. Mon dernier soutien à tes combats .

Tu savais vraiment lutter entre : la politique, le syndicat, l’environnement socio- familial…, tu as été de toutes les batailles.

Pour qualifier l’homme Alla Dieng, c’est trés difficile.

Finalement, il faisait du TOUT

Dans la politique avec le M23 et tous les mouvements de la société civile pour une démocratie avec des alternances.

Dans le syndicalisme, il sonna la rébellion pour porter sur le terrain l’Unacois Yessal etc…

Dans les débats sur tous les plateaux de télévision.

Dans la défense des opprimés et des faibles, il ne se fatiguait jamais . La disponibilité et l’ouverture étaient ses première qualités.

Dans la littérature, il a beaucoup écrit et publié des ouvrages sur plusieurs thématiques.

C ‘est dans la « Poubelle de Rebeuss » que j’ai vu un homme digne. Il affrontait les affres d’une énième incarcération sans coup férir. Sa force c’etait sa croyance aux saintes écritures et en Khadimou Rassoul son guide.

La solidarité des moments difficiles, nous les avons connus et il m’avait fait l’honneur d’accepter de venir à chaque fois avec dignité, partager mes repas. Ces temps de retrouvailles pouvaient le laisser aller à toutes sortes de confidences .

Il trouvait dans notre compagnonnage qui nous conduisit jusque dans la lointaine Russie, un réconfort, un autre courage .

Ces périodes douloureuses vécus ensemble , nous avaient vraiment rapprochés et me poussa à apporter un soutien inconditionnel à son organisation syndicale .

Le bonhomme avait décidé à son tour de me retourner la pièce de la monnaie mais aujourd’hui c’est encore à moi que revient la triste mission de lui rendre hommage.

Hélas, il ne sera pas oublié c’est sûr cependant, je peux affirmer qu’ il est parti avec ses souffrances et ses secrets .

Sous cette eau qui me fait dire qu’il pleut sur la ville comme il pleure dans mon cœur pour rappeler le poète Paul Verlaine, nous ne pouvons que prier pour toi.

C’est avec le coeur serré et les yeux embués de larmes que j’implore ALLAH (SWT) le miséricordieux, le bouclier de tous les résistants endurants d’accorder à Alla sa grâce, celle qui défie les lois et décrets des hommes.

Ton frère
Mayoro MBAYE
Que tu voulais tant revoir

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