» Ne m’appelez plus jamais par le nom de mon homonyme Cheikh Béthio, qui a tué mon père ».
Depuis la mort de son père Bara Sow, un des victimes du double meurtre de Médinatoul Salam, il ne se nomme plus Cheikh Béthio Sow, mais Cheikh Sow tout court. L’enfant « thiantacoune », qui avait 5 ans à la mort de son père, a décidé de changer de nom, le nom que son père lui avait donné. Mieux, la composante « Bethio » a été gommée de son extrait de naissance, après jugement.
Un geste loin d’être anodin pour Ousmane Sow, frère de la victime, qui révèle les raisons de ce surprenant changement : « Il ne veut plus entendre parler de Cheikh Béthio. Il pense que c’est lui qui a tué son père. Quand quelqu’un l’appelle, il lui répond : ne m’appelez plus jamais par le nom de mon homonyme Cheikh Béthio, qui a tué mon père ».
Il n’est pas le premier homonyme du Cheikh à refuser à répondre sous son le nom de Béthio. Un témoignage renforcé par celui d’une épouse qui décrit son défunt mari, Bara Sow, comme un homme pas du tout violent. À l’âge de 12 ans, son père absent depuis 7 ans et sa mère ayant sombré dans la solitude, le petit Cheikh Sow avait été confié à son oncle Ousmane qu’il considère comme son père adoptif.
Après ce témoignage, le président de la chambre criminelle du TGI de Mbour est intervenu pour calmer les échanges tendus entre avocats des parties adverses, réclamant des débats « clairs et aussi sereins que possible ».