Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Moldavie détient le titre du plus gros consommateur d’alcool au monde.
Ce petit pays européen, enclavé entre l’Ukraine et la Roumanie, voit ses habitants boire en moyenne un peu plus de 18 litres d’alcool par personne et par an, soit trois fois la moyenne mondiale de 6 litres par personne et par an.
Cette fascination pour l’alcool remonte à des millénaires, avec des vignes plantées il y a près de 3 000 ans.
Les Grecs et les Romains étaient friands du vin moldave, mais après des siècles de domination ottomane, où la consommation d’alcool était prohibée, la Moldavie est devenue un fournisseur majeur de vin pour la Russie et l’URSS après son rattachement à l’Empire des tsars en 1812.
Aujourd’hui, le vin moldave représente environ 20 % du PIB du pays et constitue environ un tiers de ses exportations, principalement destinées à l’étranger.
Cependant, cette consommation excessive d’alcool a des conséquences graves sur la santé des Moldaves.
La plupart de la production de vin étant exportée, la population locale se tourne vers une eau-de-vie locale, souvent de qualité douteuse, produite par de nombreux bouilleurs de cru.
En Moldavie, une personne sur 1 000 meurt de cirrhose du foie, soit six fois plus qu’en France.
Les accidents de la route liés à la consommation excessive d’alcool sont également fréquents, ce qui contribue à une espérance de vie moyenne de seulement 66 ans pour les hommes, comparée à 75 ans pour les femmes.
Dans les années 1980, les autorités soviétiques avaient tenté de prohiber l’alcool en Moldavie, mais cela n’avait eu pour effet que de réduire les revenus de l’État et de stimuler la production d’alcool artisanal.
Au cours de la dernière décennie, les autorités moldaves ont entrepris des efforts pour réduire la consommation d’alcool, en imposant des taxes et en lançant des campagnes d’information et de prévention. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour résoudre ce grave problème de santé publique et réduire le lourd tribut que l’alcool impose à la population moldave.