Connu pour sa fragilité, autant physique que psychologique, Yoann Gourcuff était très sensible aux notes adressées par les journalistes. Trop.
Yann M’Vila n’a sans doute pas eu la carrière à laquelle l’ancien milieu de terrain rennais semblait promis. Sa mauvaise réputation y serait à son sens pour beaucoup. A l’en croire ce délit de sale gueule lui aurait d’ailleurs particulièrement préjudiciable auprès des journalistes lorsque ces derniers notaient ses prestations.
« Si j’ai eu ce problème de ‘sale gueule’, c’est parce que je ne donnais pas d’interview. Tu vois des mecs, en avant match, à la mi-temps, à la fin du match, ils sont en interview. Si tu ouvres L’Equipe ou les journaux qui mettent les notes, ces mecs-là n’auront jamais en-dessous de 5/10, a-t-il ainsi confié au cours d’un entretien avec Colinterview. Parce qu’ils sont disponibles. Le gars qui va noter, il va se dire ‘ah lui il est toujours là, toujours présent’. Et toi, des fois, tu n’as pas envie de parler, parce que tu es fatigué, parce que tu dois parler. »
Je pense que Yoann Gourcuff, ça l’a beaucoup travaillé
« Je m’étais renfermé, je ne donnais plus d’interview… Et je l’ai senti, ça ! Je faisais un bon match, mais celui qui était à côté de moi, il allait tout le temps avoir la meilleure note… Si j’avais 4, il fallait qu’il ait 5, si j’avais 5 lui c’était 6, a-t-il encore expliqué. Je pense que c’est vrai. Le mec à la rédaction il dit ‘oh lui, il n’a pas fait un très bon match, mais il est toujours disponible, donc je vais être gentil avec lui’. Et à l’inverse : ‘lui, il a fait un bon match, mais il ne donne jamais d’interview, il se prend pour qui ?’ »
S’il était lui-même très attentif aux notes, l’ancien international tricolore est convaincu que Yoann Gourcuff y était sans doute encore davantage sensible, ce qui aurait pesé sur sa carrière. « A un certain moment, je faisais attention à ça. Il y a beaucoup de joueurs, ça leur a fait tourner la tête, je peux te le dire. Je n’aime pas vraiment parler des gens, mais je pense que Yoann Gourcuff, ça l’a beaucoup travaillé, a-t-il asséné. Et malheureusement parce que, pfff… Pour moi, quand on parle de crack, lui, ça en était vraiment un. Le joueur en Ligue 1 qui m’a le plus fait chier, c’est lui. Mais ça joue, et ça dépend comment tu es mentalement. »
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