samedi, juillet 27, 2024

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l’épouse du président déchu Ali Bongo incarcérée

Sylvia Bongo Ondimba, épouse franco-gabonaise de l’ex-président du Gabon Ali Bongo Ondimba, est en résidence surveillée depuis un coup d’État militaire fin août pour des détournements présumés de fonds publics. Son avocat français François Zimeray a confirmé son incarcération mercredi soir, dénonçant une procédure illégale et arbitraire. Selon les médias gabonais, Mme Bongo a été placée sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville après une nouvelle audition par un juge d’instruction.

Mme Bongo, âgée de 60 ans, avait été inculpée le 28 septembre pour blanchiment de capitaux et faux et usage de faux. Elle était maintenue en résidence surveillée à Libreville depuis le coup d’État du 30 août ayant renversé son époux. Les militaires accusaient publiquement l’ex-Première dame d’avoir manipulé son mari souffrant des séquelles d’un AVC en 2018. Ils la soupçonnaient, aux côtés de leur fils Noureddin Bongo Valentin, d’être la véritable dirigeante de facto du pays depuis cinq ans, détournant massivement des fonds publics. Noureddin Bongo est également en prison depuis le coup d’État, inculpé notamment de corruption et de détournements de fonds publics.

L’avocat Me Zimeray a commenté depuis Paris : “Tant qu’il y aura une différence entre la justice et l’arbitraire, entre le droit et la vengeance, nous dénoncerons cette procédure illégale”. Le procureur de la République de Libreville n’a pas encore répondu aux questions de l’AFP sur cette incarcération.

Dans la nuit du 30 août, moins d’une heure après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, l’armée mettait fin au régime, accusé aussi de corruption massive. Le général Brice Oligui Nguema, leader du putsch, était proclamé président de la Transition le surlendemain.

Plus d’un mois après, le général Oligui, qui a nommé un gouvernement et un parlement de transition civils, reste adulé par l’immense majorité de la population et de la classe politique. Les militaires sont applaudis pour avoir “libéré” le pays de 55 ans de “dynastie Bongo”. Ali avait été élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui dirigeait le pays depuis plus de 41 ans.

Ali Bongo avait été placé en résidence surveillée le jour du putsch mais avait été déclaré libre de ses mouvements une semaine après. Les militaires semblaient l’exonérer rapidement, considérant qu’il avait été “manipulé” notamment par son épouse Sylvia et leur fils Noureddin depuis son AVC. Depuis, Ali Bongo a préféré rester au Gabon chez lui, selon le nouveau pouvoir.

La nuit même du putsch, Noureddin Bongo Valentin et plusieurs proches de l’ex-Première dame au sein du cabinet présidentiel avaient été arrêtés. Ils avaient été montrés au pied d’innombrables malles, valises et sacs débordant de billets de banque pour des centaines de millions d’euros saisis à leurs domiciles. Trois semaines plus tard, Noureddin et sept membres de la “Young Team” du cabinet présidentiel avaient été inculpés et incarcérés notamment pour corruption, détournements de fonds publics, blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs, falsification de la signature du président de la République et trouble des opérations électorales. Deux anciens ministres (Pétrole et Travaux publics), proches de Noureddin, avaient également été écroués.

Le général Oligui avait déclaré : “La Première dame et Noureddin ont gaspillé le pouvoir d’Ali Bongo. Depuis son AVC, ils ont falsifié la signature du président, donnaient des ordres à sa place, en plus du blanchiment d’argent et de la corruption”. Le Gabon est classé 136e sur 180 pour la perception de la corruption par Transparency International (2022).”

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