Dans le cadre de la lutte contre le désordre urbain, la délocalisation du quartier Abattoir de Port-Bouët est désormais effective.
Un déguerpissement qui a mené à un affrontement entre les jeunes de l’abattoir et la police.
Un bus a été caillassé, un cargo de la police incendié et une voiture de service brûlée.
Selon les informations, les jeunes de l’abattoir refusent de s’installer sur le nouveau site aménagé à Adjamé.
Marius Comoé, président du Conseil national des organisations de Côte d’Ivoire, s’est prononcé sur le sujet.
« La situation qui a prévalu à l’Abattoir de la commune de Port-Bouët ne devrait surprendre personne, dans la mesure où, loin de parler d’un cadre de travail des acteurs du monde du bétail, derrière l’Abattoir, il y a tout un quartier qui vit dans les conditions les plus insalubres au monde.
Ce quartier-là ne devrait pas du tout exister ; depuis des années, l’État n’a eu de cesse de sensibiliser les différentes populations.
Le problème qu’on a, c’est que souvent il n’y a pas de courage. Nos maires sont vraiment… Je me demande s’ils sont compétents !
Quand je lis le communiqué de la mairie de Port-Bouët, je me demande si c’est responsable.
Autant nous faisons souvent le procès de l’État à travers certains départements ministériels qui n’agissent pas dans l’intérêt public, autant, il faut que nos maires soient courageux.
Il faut qu’ils comprennent que la vie de nos populations passe avant leurs intérêts politiques et leurs élections.
Ce communiqué tend à se dédouaner, pourtant ils ont toujours été associés à la prise de décisions.
Et ce, dans le cadre de la sensibilisation de la population qui habite sur ce site et qui a été largement prévenue d’être déguerpie.
C’est irresponsable qu’un maire écrive cela pour se dédouaner auprès de ses populations.
Le maire et sa municipalité sont régulièrement associés à la prise de décisions relatives à Port-Bouët, et depuis 2018, les habitants sont prévenus.
Ce quartier abrite des bandits de grands chemins.
Dans ce quartier, on vend de la drogue. D’ailleurs, dans le cadre de la situation à Port-Bouët, nous avons pris contact avec les premiers responsables.
Nous avons également échangé avec le nouveau directeur de l’abattoir.
Il est clair que les populations ont été prévenues et nous-mêmes, en tant qu’organisations de défense et de protection des intérêts des consommateurs, étions largement informés de la situation(…) », a déclaré Marius Comoé.
