La Géorgie pourrait bien voir son précieux régime d’exemption de visa pour l’espace Schengen suspendu dans les prochains mois.
Cette menace plane suite à l’adoption par le pays d’une loi controversée sur les « agents étrangers », qui soulève de vives inquiétudes au sein de l’Union européenne.
Selon Paweł Herczyński, ambassadeur de l’UE en Géorgie, les États membres envisagent sérieusement de suspendre la liberté de voyage sans visa dont bénéficient actuellement les Géorgiens pour une période de six mois.
Une décision qui n’aurait besoin que de l’approbation de la majorité des pays membres pour entrer en vigueur.
« Il est plus probable que l’UE retire les privilèges d’exemption de visa aux Géorgiens plutôt que de prendre toute autre mesure », a déclaré l’ambassadeur, tout en déplorant une telle éventualité.
Car ce sont bien les citoyens géorgiens qui en paieraient le prix fort, et non le gouvernement, a-t-il souligné, assurant que l’objectif de l’UE n’est pas de punir la population.
Plusieurs pays influents au sein de l’UE, comme la Tchéquie, l’Estonie et les Pays-Bas, poussent déjà pour la suspension du régime d’exemption de visa.
Selon eux, cette mesure forte serait la seule à même de faire réfléchir les autorités géorgiennes sur la voie suivie.
Du côté de Tbilissi, on rejette catégoriquement cette possibilité, la vice-Première ministre Tea Tsulukiani évoquant des « obstacles procéduraux » qui empêcheraient l’UE de révoquer ainsi la libre circulation.
Au-delà de cette menace sur les voyages, l’adoption de la loi géorgienne sur les « agents étrangers » représente aussi un sérieux revers pour les ambitions européennes du pays.
Un signal d’alarme de plus pour Bruxelles, qui pourrait bien décider de serrer la vis sur un régime d’exemption de visa Schengen jusque-là apprécié des Géorgiens.