vendredi, novembre 22, 2024

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procès requis pour le magnat Vincent Bolloré pour corruption au Togo et en Guinée

Saisis depuis 2013, des juges financiers parisiens soupçonnent le groupe Bolloré d’avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Euro RSCG (devenue Havas) pour décrocher frauduleusement la gestion des ports de Lomé et Conakry au bénéfice d’une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV, au moment d’élections présidentielles en 2010 dans ces pays.

Pour éviter un long procès pénal, M. Bolloré (11e fortune de France) ainsi que Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré à l’époque, et Jean-Philippe Dorent, directeur international chez Havas, avaient sollicité en 2021 une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC).

Lors de l’audience publique, ils avaient reconnu les faits et accepté une peine de 375.000 euros d’amende, mais le tribunal avait refusé de l’homologuer, renvoyant le dossier à l’instruction.

Le milliardaire et magnat des médias de 72 ans, avait contesté jusqu’en cassation ce revers procédural qui avait selon lui engendré une atteinte à sa présomption d’innocence, mais la plus haute juridiction judiciaire a validé fin novembre la procédure, ouvrant la voie à un nouveau procès pénal.

Lundi 3 juin, selon la source proche du dossier, le Parquet national financier a requis un procès pour corruption active d’agent public étranger contre MM. Bolloré et Alix, pour abus de confiance pour ce dernier et pour complicité de celle-ci pour MM. Bolloré et Dorent.

« Je me réjouis de la demande de renvoi » dans ce « lourd dossier qui dure depuis 2013 (…) dans lequel est particulièrement mouillé le président du Togo » Faure Gnassingbé, a indiqué Me Alexis Ihou, avocat du défunt Agbéyomé Kodjo et de Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, candidats malheureux à la présidentielle de 2010 au Togo.

Le groupe Bolloré avait bénéficié d’une convention judiciaire d’intérêt public (Cjip), par laquelle il avait payé 12 millions d’euros d’amende contre l’abandon des poursuites.

« Une demande de non-lieu sera présentée au juge d’instruction », ont indiqué Mes Céline Astolfe et Olivier Baratelli, qui défendent Vincent Bolloré et son groupe, « les faits étant contestés depuis le premier jour dans un dossier juridiquement vide. »

Le « faux pas » de la non-validation de la CRPC en 2021 « prive définitivement les parties du droit à être jugées de manière impartiale et objective », d’après ces conseils.

La décision finale sur la tenue d’un procès revient au juge d’instruction financier Serge Tournaire.

© AVEC AFP

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