Plusieurs maladies chroniques peuvent être attribuées à une alimentation non équilibrée. Au Sénégal, diverses études ont révélé que la population a de mauvaises habitudes alimentaires, caractérisées par une consommation excessive de sel, d’huile ou de plats épicés.
À l’occasion de la journée de la sécurité sanitaire des aliments, des universitaires ont exploré les stéréotypes liés à une alimentation à risque et les approches de santé publique dans le contexte de la prévalence des maladies chroniques au Sénégal.
Les chercheurs de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Sara Ndiaye et Ameth Ba, indiquent dans leur étude que l’alimentation, autrefois à peine suffisante, est désormais marquée par une surabondance de condiments et de produits alimentaires non authentiques. Cette évolution est associée à des habitudes alimentaires excessives, entraînant diverses morbidités chroniques telles que l’obésité, les accidents vasculaires cérébraux et le diabète.
En période de rareté, l’alimentation contribue à la malnutrition, provoquant des carences en vitamines, fer, magnésium et zinc, ce qui peut être fatal pour certains individus. Selon les chercheurs, l’alimentation, face à l’expansion des industries alimentaires, subit des transformations par des procédés chimiques, techniques et technologiques, accentuant les contradictions avec le halal, le kasher, le bio et le one health.
Cette cacophonie nutritionnelle résultant de la modernité a perturbé la fonction socialisatrice de l’alimentation et son impact sur la santé individuelle et collective. Les chercheurs se demandent pourquoi l’alimentation à risque domine-t-elle dans les habitudes alimentaires sénégalaises.
Les résultats de l’enquête indiquent un excès de sucre, de sel, de cuisson et de gras, tant dans les repas quotidiens que lors des occasions spéciales. Ce problème est également lié à la responsabilité sociétale des entreprises de transformation alimentaire, qui ignorent souvent les conséquences pour le vivant. La production agro-alimentaire a engendré une insécurité sanitaire en contribuant aux maladies nutritionnelles chroniques. L’industrie a pris possession de la cuisine, proposant des aliments sous diverses formes et réduisant la norme des trois repas à des moments de grignotage d’aliments prêts à consommer.