Dans l’est de la République démocratique du Congo, au moins 60 personnes ont été tuées cette semaine dans plusieurs attaques près de l’agglomération de Mangina, dans le territoire de Beni au Nord-Kivu. Les attaques ont été menées et revendiquées par les Forces démocratiques alliées (ADF), affiliées au groupe État islamique. Ce bilan est le plus important depuis plusieurs mois dans la région, malgré les opérations « Shujaa » menées par l’armée congolaise, appuyée par les troupes ougandaises.
Les attaques ont semé la terreur et la désolation parmi les habitants de cette région déjà éprouvée par des années de violence. Les ADF, un groupe rebelle d’origine ougandaise, sont connus pour leurs attaques brutales et leur affiliation récente à l’État islamique, ce qui a intensifié leur campagne de terreur dans l’est de la RDC.
Henry-Pacifique Mayala, coordonnateur du Baromètre sécuritaire du Kivu, Kivu Security Tracker (KST), un projet conjoint du GEC-Ebuteli, Human Rights Watch et la Bridgeway Foundation, a analysé la situation : « L’intensification des opérations Shujaa a plus ou moins causé la migration des combattants ADF vers les régions de Mangina. » Selon lui, la pression militaire dans certaines zones a poussé les rebelles à se redéployer vers des secteurs moins surveillés, entraînant une augmentation des attaques contre les civils.
Les opérations « Shujaa », lancées en novembre 2021, visaient à éradiquer les ADF de leurs bastions traditionnels dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Malgré quelques succès initiaux, les rebelles ont démontré leur capacité à se réorganiser et à mener des attaques meurtrières dans de nouvelles zones.
Les autorités locales et les organisations humanitaires ont exprimé leur profonde inquiétude face à cette escalade de la violence. Elles appellent à une intensification des efforts de protection des civils et à une coordination plus efficace entre les forces armées congolaises et leurs partenaires internationaux pour mettre fin aux exactions des ADF.
La population de Mangina et des environs est en état de choc. Les survivants des attaques décrivent des scènes d’horreur, avec des villages incendiés et des familles décimées. Les déplacés affluent vers des zones relativement plus sûres, créant une crise humanitaire croissante dans une région déjà en proie à de nombreux défis.
Le gouvernement congolais, ainsi que les forces de sécurité, sont sous pression pour renforcer leur présence et leur efficacité dans la région. Cependant, la complexité du terrain, les ressources limitées et la résilience des ADF rendent la tâche ardue.
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