vendredi, novembre 22, 2024

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« La présence des États-Unis en Afrique est intimement liée… »

La présence des États-Unis en Afrique est intimement liée à l’expansion de la Russie sur le continent. C’est l’essentiel à retenir des propos de Loup Viallet, spécialiste en économie internationale et en géopolitique africaine à la faveur d’une interview accordée au média Atlantico.

Lire ci-dessous, sa déclaration sur le sujet :

Atlantico : Depuis les attentats du 11 septembre, les États-Unis ont envoyé des troupes et des centaines de millions de dollars dans une grande partie de l’Afrique de l’Ouest pour aider les forces françaises à stopper la propagation d’Al-Qaïda et d’autres groupes terroristes. Quelle était la stratégie américaine en Afrique de l’Ouest ?

Loup Viallet : Les États-Unis ont deux grandes cibles dans le monde : suivre les actions de deux gouvernements qui leur semblent défavorables à leurs intérêts nationaux, à savoir la Russie et la Chine.

Leur présence en Afrique est intimement liée à l’expansion de la présence russe. Avec l’Africom, leur commandement militaire intégré pour l’Afrique dont le siège est en Allemagne, ils ont déployé sur le continent une stratégie appelée le « light footprint ».

S’ils auraient autant de troupes – voire plus – que les Français sur le continent, ils cherchent à ne pas se faire remarquer et à éviter de subir les propagandes anti-occidentales.

Jusqu’à présent les troupes américaines n’ont pas fait l’objet de sévères critiques ou de manifestations en Afrique de l’Ouest.

Leur présence au Niger est liée à leur volonté de jouer un rôle central du point de vue sécuritaire dans la sous-région sahélienne. Ils avaient construit une base très onéreuse et politiquement précieuse à Agadez.

 Cette base leur permettait de surveiller de nombreux sites d’intérêt grâce à des satellites. À ce titre, la base d’Agadez était un point central de surveillance de la sous-région.

 C’est pourquoi ils ont tenté de rester depuis le putsch qui a vu Mohamed Bazoum être emprisonné et remplacé par Abdourahamane Tiani.

L’éviction américaine du Niger marque un double échec :

– L’échec de la stratégie du « light footprint » au Niger et au Sahel.

– L’échec de leur tentative de remplacer la France dans la région et de s’imposer comme gendarme du Sahel

Les États-Unis ont échoué en imaginant pouvoir être présents auprès d’un pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Niger, alors que l’AES, notamment le Mali, est assistée par la Russie à travers des livraisons d’armes, des formateurs militaires et la présence de Wagner devenu Africa Corps.

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