vendredi, novembre 22, 2024

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Des dizaines de dirigeants du monde entier vont se retrouver en Suisse samedi et dimanche avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour un sommet conçu comme un « premier pas » pour trouver la voie vers la paix en Ukraine, mais sans Moscou ni Pékin.

Cette « Conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine », qui doit se tenir dans le complexe hôtelier du Burgenstock, se déroulera dans la foulée de la réunion du G7, de jeudi à samedi, dans le sud de l’Italie, avec la participation aux deux rencontres de M. Zelensky.

Les dirigeants du G7 espèrent parvenir à un accord sur l’utilisation des intérêts provenant des avoirs russes gelés pour aider l’Ukraine, visée depuis février 2022 par une offensive russe meurtrière.

M. Zelensky rejoindra ensuite, en Suisse, les représentants de plus de 90 États et organisations, dont le président français Emmanuel Macron, la vice-présidente américaine Kamala Harris et le chancelier allemand Olaf Scholz.

Environ la moitié des dirigeants seront des Européens.

L’objectif du sommet, demandé par Kiev, est d’ »inspirer un futur processus de paix », mais l’issue de la rencontre reste incertaine.

L’Ukraine espère obtenir un large soutien international en exposant les conditions qu’elle estime nécessaires pour mettre fin à la guerre.

La conférence s’appuie en particulier sur le plan de paix en dix points du président ukrainien présenté fin 2022, avec pour objectif d’établir les moyens de parvenir à « une paix juste et durable, fondée sur le droit international et la Charte des Nations unies ».

– « Premier pas » –

La Russie pour sa part a indiqué à plusieurs reprises qu’organiser un sommet sans sa participation n’avait « aucun sens » et fustigé la « formule de paix » avancée par Volodymyr Zelensky, qui prévoit pour l’essentiel un retrait des troupes russes du territoire ukrainien, des réparations financières de la part de Moscou et la création d’un tribunal spécial pour juger les responsables russes.

Moscou a du reste estimé que la Suisse avait perdu sa neutralité en s’alignant sur les sanctions européennes.

La conférence, à laquelle 160 délégations ont été invitées, « est un premier pas », a souligné le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, en conférence de presse lundi à Berne.

Au programme dans l’immédiat : la sécurité nucléaire, la liberté de navigation et la sécurité alimentaire, et les aspects humanitaires, ne les font pas prisonniers de guerre.

Ces thèmes « ne sont pas les plus délicats mais ils sont néanmoins importants », a dit à l’AFP le directeur de l’institut de recherche Swisspeace, Laurent Goetschel.

Mais, a dit Ignazio Cassis, « il n’y aura pas de processus de paix sans la Russie. La question n’est pas si la Russie sera à bord mais quand ».

– « cyberattaques »-

Le Kremlin a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne participerait à aucune négociation si Kiev n’acceptait pas l’annexion par la Russie des quelque 20% du territoire ukrainien qu’elle occupe actuellement.

Parmi les membres du groupe des BRICS (cinq pays émergents) ne fait pas partie de la Russie, seule l’Inde a confirmé publiquement sa participation. La Chine et le Brésil jugent difficile d’y être sans Moscou, et la participation de l’Afrique du Sud reste incertaine.

« Nous aimerions développer (…) une feuille de route sur la manière dont les parties peuvent se réunir dans le cadre d’un futur processus de paix », a déclaré la présidente suisse, Viola Amherd.

« Nous osons parler de paix », même si les armes parlent encore, a renchéri M. Cassis.

La conférence se tient alors que les forces russes ont obtenu leurs gains territoriaux les plus importants en 18 mois en Ukraine, avec l’assaut terrestre majeur contre la région de Kharkiv qu’elles ont lancé le 10 mai dernier, s’emparant de plusieurs villages frontaliers et forçant des milliers de personnes à fuir.

L’armée ukrainienne, en manque de munitions et d’hommes, est à la peine, notamment du fait du retard pris dans la livraison de l’aide militaire occidentale.

En Suisse, les autorités sont pour leur part sur leurs gardes face à l’éventualité de cyberattaques pendant le sommet, alors que « leur nombre a massivement augmenté ces dernières semaines », selon M. Cassis.

Au Burgenstock, l’armée suisse pourra mobiliser jusqu’à 4.000 militaires, tandis que quelque 6,5 kilomètres d’éléments de clôture barricaderont le sommet.

Lundi, des véhicules militaires circulaient déjà dans les environs et l’armée a installé un héliport temporaire dans la vallée située derrière le complexe hôtelier.

Avec AFP

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