Deux ONG ont déploré mardi les mauvaises conditions de travail et de salaires en République démocratique du Congo (RDC)de dizaines de milliers de travailleurs des mines de cobalt et de cuivre, métaux essentiels à la transition énergétique.
A la veille de l’ouverture à Lubumbashi, dans le sud-est minier de la RDC, de la conférence annuelle « DRC Mining Week », les organisations RAID, basée à Londres, et CAJJ (Centre d’aide juridico-judiciaire), basée dans la cité minière congolaise de Kolwezi, demandent aux sociétés minières de « s’engager à verser un salaire de subsistance aux travailleurs des mines ».
Ce salaire est estimé par les ONG à 501 dollars par mois, revenu que de nombreux travailleurs sont loin d’obtenir selon elles.
« Les travailleurs s’appauvrissent et leurs conditions de vie se dégradent, alors que leurs employeurs internationaux semblent engranger des bénéfices énormes », dénonce Josué Kashal, responsable du suivi et de l’évaluation du CAJJ, dans un communiqué des deux ONG.
Le texte rappelle que le premier calcul de ce « salaire de subsistance », qui était alors de 402 dollars, avait été publié en 2021-2022, dans le cadre d’un rapport détaillé qui avait « mis au jour un système d’exploitation généralisée des travailleurs congolais dans cinq grandes mines industrielles de cuivre et de cobalt ».
Plus de la moitié des travailleurs de ces entreprises étaient alors employés par des sous-traitants et leur salaire moyen était de 330 dollars, certains d’entre eux ne touchant pas plus de 90 dollars par mois, selon ce rapport.
« Le modèle de sous-traitance utilisé par les sociétés minières a conduit à de graves violations des droits des travailleurs », maintiennent dans leur communiqué les ONG, qui citent « un temps de travail excessif, des traitements dégradants, des violences, des discriminations, du racisme, des conditions de travail dangereuses » et « un non respect de la couverture santé de base ».
« Les allégations de l’industrie minière qui affirme alimenter les marchés mondiaux en minerais écologiques et durables ne correspondent pas du tout à la terrible réalité à laquelle sont confrontés des milliers de travailleurs congolais exploités », estime Anneke Van Woudenberg, directrice exécutive de RAID.
Les ONG soulignent que le cobalt et le cuivre sont essentiels à « l’énergie verte ». Le cobalt est utilisé notamment dans les batteries de véhicules électriques et le cuivre dans la construction des infrastructures de recharge.
Plus de 70% du cobalt mondial est extrait à Kolwezi en RDC et le pays est le 3e producteur de cuivre au monde, rappellent-elles.
Avec l’AFP