mercredi, novembre 27, 2024

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Argent du pétrole : « Si c’est mal géré, nous retournerons cultiver des cacahuètes », Dr Lansana Gagny Sakho

On annonce en grande pompe la production du premier baril de pétrole du Sénégal. Une grande partie de mes concitoyens pensent à tord que tous les problèmes seront réglés. Je ne serais surpris d’une exaspération de la tension contre les étrangers, un parti politique dit des souverainistes prône déjà la marginalisation de ces derniers qui prendraient le job des jeunes sénégalais…

Notre pays devrait tirer des revenus globaux de l’ordre de 20 000 milliards sur 30 ans d’exploitation de ses gisements d’hydrocarbures. Si on ne met pas en œuvre une bonne approche, dans 30 ans, nous serons près de 40 millions d’habitants, nous retournerons cultiver des cacahuètes.

A l’image de la majorité des pays africains nous devons éviter d’utiliser les ressources du pétrole pour payer des salaires et la dette publique (qui s’élève à date à près de la moitié des ressources qui seront générées par le pétrole sur 30 ans).

Quelques pistes de réflexion

▪La priorité des priorités devrait porter sur la baisse des facteurs techniques de production comme l’énergie. Le Sénégal est à 0,18 USD/kwh contre 0,12 USD pour la Côte d’Ivoire. Si on arrange notre pays, la baisse du prix de l’énergie pour la branche industrie pourrait avoir comme conséquence l’arrivée et l’installation de filiales des grandes firmes mondiales. Un prélude pour des solutions à l’épineuse question de l’emploi des #jeunes.

▪ Développer les métiers de la raffinerie, bien connus au Sénégal du fait de la présence de la SAR pour faire face à une demande urgente pour la construction d’une nouvelle infrastructure du genre et adaptée aux volumes d’un pays exportateur. Dans la même logique, les formations dans le domaine technique constituent également une priorité́ pour nous adapter aux arrivées attendues de nouveaux industriels. De manière générale, les filiales ont toujours des attentes de compétences autres que techniques (Finances, Informatique, Gestion du Personnel, Gestion de la Sécurité́ et de l’Environnement, etc…).

▪ Engager des réformes majeures à la SAR, tout comme la SENELEC qui sont des nids d’inefficacité à cause de leur mode de gouvernance (comme dans la grande majorité des établissements publics). Impliquer fortement le secteur privé dans leur mode de gouvernance par une prise de participation majoritaire dans le capital de ces sociétés.

Au-delà de la négociation des contrats, rien n’empêche de rêver à une échelle moindre de l’exemple du Qatar pour bâtir un pays industrialisé. Nous pourrions également nous inspirer de Sereste Khama du Botswana dans le cadre de l’exploitation du diamant.

Cependant, Il faut être réaliste, il serait urgent de modérer les attentes légitimes des populations par rapport à ces ressources. Nous ne serons pas un eldorado du oils & Gas. Nous pourrons cependant être un eldorado industriel si nous nous disciplinons

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