mercredi, juin 26, 2024

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Nigeria : la population en sueur, l’industrie de pétrole bientôt en pleine crise

C’est un mal chronique qui menace d’étouffer le poumon économique du Nigeria, à savoir le pétrole.

Dans le delta du Niger, berceau de la manne noire, la fièvre ne retombe pas pour l’industrie pétrolière. Attaques incessantes contre les oléoducs, vols de brut à grande échelle… Les saignements ne s’arrêtent plus, malgré les réformes censées y mettre un terme.

Un cauchemar qui effraie les majors étrangères, désormais sur la voie du désengagement, nous apprenent nos confrères de Jeune Afrique.

Lassées par ce climat d’insécurité permanente, elles bradent leurs concessions pétrolières, laissant le champ libre à des acteurs nationaux. Reste à voir si ces nouveaux intervenants sauront endiguer l’hémorragie.

Car le fléau s’étend, année après année. En 2022, les volumes de brut détournés ont ainsi atteint un niveau stratosphérique de 400.000 barils par jour, soit l’équivalent de 730 millions de dollars partis en fumée !

Une saignée abyssale à laquelle s’ajoutent les 296 millions dévorés par la réparation des pipelines sabotés.

Face à l’urgence, les autorités ont bien tenté de reprendre la main en 2021 avec une nouvelle loi pétrolière. Mais le remède peine toujours à produire ses effets.

L’idée de fonds communautaires financés par les compagnies pour impliquer les populations locales patine dans les désaccords sur les montants et les modalités de redistribution.

Quelle part réellement dévolue aux riverains ? Comment ventiler les budgets d’exploitation entre activités extractives et de raffinage ? Qui décidera des projets à financer et des villages concernés ? Autant d’épineuses questions qui remettent en cause la représentativité des futures fondations villageoises.

Un constat amer qui laisse peu d’espoir d’enrayer la spirale des attaques et des sabotages.

Dans ce chaos, difficile d’imaginer que la population ait soudain un quelconque intérêt à protéger des installations auparavant pillées.

Au Nigeria, la crise couve ainsi en sous-sol avec le pétrole. Faute de solutions pérennes, le robinet pourrait bien un jour se fermer définitivement sur la principale ressource du pays. Un coup d’arrêt ravageur pour une économie déjà asphyxiée.

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