Le Burundi, l’un des pays les plus pauvres du monde, fait face à une grave crise socio-économique due à une pénurie de produits pétroliers qui persiste depuis deux mois. Cette situation a des conséquences désastreuses sur le transport des personnes.
À 10h00, la gare routière de Ngozi est presque vide, la plupart des bus sont immobilisés par manque de carburant. Un chauffeur ayant réussi à s’approvisionner sur le marché noir mentionne ne jamais avoir vécu une telle pénurie en 25 ans de carrière. Il se souvient du temps où il était facile de trouver de l’essence à des prix raisonnables et appelle à un retour à la normale pour éviter la famine.
Ce chauffeur a dû payer son carburant quatre fois le prix officiel, provoquant une explosion des tarifs de transport. Un passager se souvient qu’un trajet coûtait 15 000 francs, contre 40 000 francs aujourd’hui. La situation, selon lui, est devenue insoutenable, avec des automobilistes obligés de s’approvisionner à Nzaza, en Tanzanie.
Toute la population est affectée par cette crise. La semaine dernière, le député Athanase Hatungimana a demandé, lors d’une séance plénière, d’écourter la session pour permettre aux députés de rentrer tôt en raison de la pénurie. Il a ajouté que certains devaient rentrer à pied et a appelé à poser les questions directement au ministre des Finances le lendemain.
Le lendemain, le ministre burundais des Finances a admis ne pas avoir de solution immédiate, précisant que le gouvernement cherchait encore les devises nécessaires pour importer le carburant dont le pays a besoin.