Dès l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les principaux partis de la gauche ont lancé leur alliance sous la bannière « Front populaire » pour les législatives à venir. Ce label renvoie à un moment politique fort de l’histoire française, parfois mal compris aujourd’hui.
L’histoire du Front populaire est marquée par des événements mémorables comme les grèves avec occupation d’usines et les premiers congés payés. Cependant, cette période est aussi caractérisée par des tensions et des rivalités. Léon Blum a notamment été victime d’une tentative de lynchage par l’extrême droite en 1936.
Le Front populaire est un mouvement aux dimensions multiples – sociale, politique et culturelle. La société française est alors traversée par des enjeux complexes, et il est crucial de comprendre les tensions à l’œuvre entre 1934 et 1938 pour saisir la portée du Front populaire.
Les événements du 6 février 1934, où les ligues d’extrême droite ont marché sur le Palais Bourbon, jouent un rôle catalyseur. Perçu comme un coup de force fasciste, cet événement conduit à un rapprochement des forces de gauche. Cela aboutit à une série de manifestations et à la formation du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes en mars 1934.
Les manifestations des 9 et 12 février 1934 à Paris marquent un sursaut républicain, avec plus de 450 manifestations dans 350 localités. Des intellectuels jouent un rôle clé en organisant des débats et publications pour défendre la République.
Le mouvement s’étend en province avec le « printemps des comités », reflétant une dynamique qui va au-delà de la capitale. L’antifascisme prend alors une importance particulière, aboutissant à l’alliance SFIO-PCF en 1934, et à une large mobilisation le 14 juillet 1935.
La victoire électorale de 1936 consacrée par le programme « Pain, Paix, Liberté » témoigne du succès de cette coalition. La SFIO, les radicaux et le PCF remportent une victoire décisive.
Lors de son arrivée au pouvoir, Léon Blum met en œuvre des mesures historiques comme les accords Matignon, instaurant des réformes sociales significatives, notamment les congés payés et la semaine de 40 heures. Le gouvernement Blum donne un rôle régulateur et interventionniste à l’État, ouvrant une nouvelle ère dans la vie des ouvriers français.
Le Front populaire reste un moment fondateur du modèle républicain. Cependant, la rupture de l’alliance par les radicaux en 1938 marque la fin de cette dynamique, bien que son héritage perdure dans la mémoire collective française.
