Amadou Ly, dirigeant de la société Akilee et président du parti Yeesal en marche (YEM), a abordé dans une interview accordée à nos confrère du journal Enquête Plus, parcourue par Senego, le différend l’opposant à la Senelec concernant un contrat de fourniture de compteurs intelligents. Ce contrat, initialement attribué à Akilee, a été perdu au profit d’une société israélienne. Amadou Ly accuse l’ancien directeur de la Senelec, Pape Demba Bitèye, d’avoir saboté ce contrat pour favoriser des entreprises étrangères au détriment des intérêts sénégalais, en usant de pratiques de corruption et de népotisme.
Selon Amadou Ly, le contrat entre Akilee et la Senelec ne concernait pas uniquement la fourniture de compteurs, comme l’ont présenté certains détracteurs, mais visait le déploiement et l’exploitation d’un système de comptage intelligent. Ce système aurait permis de réduire les pertes commerciales et les charges d’exploitation de la Senelec de 500 milliards de francs CFA sur dix ans, pour un coût total de 187 milliards, préfinancé à 85 % par Akilee. Ly précise que, du fait du sabotage de ce contrat, la Senelec a déjà perdu plus de 500 milliards de francs CFA entre 2019 et 2023, sur les 1 273 milliards projetés entre 2019 et 2028.
Amadou Ly dénonce également le projet de création d’une nouvelle société d’assemblage de compteurs en partenariat avec Hexing, une société chinoise, dans laquelle la Senelec détiendrait 49 % des parts. Amadou Ly considère cette initiative comme une tentative de contourner Akilee, rappelant que la Senelec détient 34 % de sa société et qu’Akilee est un concurrent direct de Hexing dans la sous-région. Il ajoute que cette situation est encore plus grave, car Akilee contrôle souverainement ses logiciels d’exploitation des compteurs, développés à 100 % par des Sénégalais, alors que Hexing aurait aidé la Senelec à violer leur contrat.
Amadou Ly appelle à une confrontation publique entre les dirigeants d’Akilee et de la Senelec pour exposer les pratiques mafieuses qu’il accuse d’avoir été mises en place au sein de la Société nationale d’électricité. Il considère que cette confrontation est nécessaire pour exiger la transparence dans la gestion publique et mettre fin aux malversations.
En parallèle, Amadou Ly prépare un livre pour rétablir la vérité sur cette affaire et réfuter les contrevérités véhiculées par ce qu’il appelle des individus malhonnêtes. Il estime que le rétablissement d’Akilee dans ses droits est une question de bon sens et que la réparation de cette injustice devrait être une priorité pour le gouvernement.
Amadou Ly critique également le rôle de l’Ofnac (Office national de lutte contre la fraude et la corruption), qui n’a pas donné suite à ses dénonciations concernant les surcoûts des achats faits auprès de Powercom, les contrats de location avec Karpowership et Karmol, ainsi que d’autres irrégularités financières impliquant la Senelec. Il appelle à un audit sérieux de la gestion de la Senelec pour révéler les scandales liés à ces transactions et s’assurer que ceux qui ont abusé de leur pouvoir soient tenus responsables.
