dimanche, juin 30, 2024

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Mali : Une exploitation forestière illégale financée par des extrémistes… Plus de 13 millions de dollars en jeu !

Un récent rapport de l’Institute for Security Studies (ISS) met en lumière l’ampleur de l’exploitation illégale du bois au Mali. Selon le document, cette activité a généré environ 13,8 millions de dollars entre 2019 et 2021, soutenant financièrement les organisations extrémistes telles que la Jama’a Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).

Le rapport révèle que le GSIM, affilié à Al Qaida au Maghreb islamique, profite de cette exploitation forestière non réglementée pour financer ses opérations et renforcer son emprise sur plusieurs régions du Mali. Depuis son apparition en mars 2017, le GSIM utilise cette économie illégale pour dominer les régions de Mopti, Ségou et Tombouctou, mentionne l’ISS.

Particulièrement inquiétante est l’expansion du GSIM dans le sud du Mali, notamment dans les réserves de Baoulé entre Kayes et Koulikoro. Ces réserves, couvrant environ un million d’hectares et protégées par l’UNESCO, sont un centre d’activité pour les insurgés. L’ISS souligne que ces groupes ne se contentent pas de couper du bois; ils contrôlent les accès aux réserves et imposent des frais aux bûcherons illégaux.

Depuis 2022, le GSIM extorque des frais d’accès de 8 dollars par mois ou par chargement de bois, consolidant ainsi son contrôle et générant une source de revenus stable. Le groupe se positionne également comme protecteur des intérêts locaux face aux bandits et autres menaces.

Un autre aspect préoccupant est la corruption qui facilite ce commerce illicite. L’ISS rapporte que des agents forestiers et des fonctionnaires maliens ferment souvent les yeux sur l’exploitation et l’exportation illégales du bois, notamment du Kosso, une espèce de bois de rose protégée. Entre 2020 et 2022, environ 220 000 grumes de Kosso ont été exportées illégalement vers la Chine via le port de Dakar, au Sénégal.

Le Mali a également perdu plus de 82 % de sa couverture forestière depuis 1960, principalement en raison de la coupe de bois excessive, de l’urbanisation et de l’expansion agricole. Face à cette situation, l’ISS recommande une coopération internationale accrue pour revitaliser l’accord de paix d’Alger de 2015, traiter les griefs des groupes séparatistes Touareg, imposer une régulation stricte de l’exploitation forestière et lutter contre la corruption pour limiter l’influence du JNIM.

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