Au Niger, c’est irréversiblement une excellente nouvelle pour les populations car, Abdourahamane Tiani a annoncé la mise en place d’un groupe de travail chargé de réfléchir sur la révision de la structure des prix des hydrocarbures, dans l’optique d’une baisse du prix à la pompe.
Une baisse attendue depuis longtemps par les populations et dont le besoin s’est amplifié ces derniers temps avec le coût de la vie qui a grimpé en flèche, surtout pour les produits de première nécessité, en raison de la conjugaison de plusieurs facteurs engendrés par le contexte politique et socioéconomique actuel mais aussi des répercussions de la conjoncture mondiale.
C’est une bonne nouvelle pour les populations du Niger bien qu’il va falloir encore attendre la fin des travaux du comité mis en place ainsi que la baisse que consentira Abdourahamane Tiani et son gouvernement sur les prix des carburants.
Cependant, le fait même que le gouvernement envisage la réduction des prix à la pompe des carburants a été bien appréciée par l’opinion car c’est la première fois depuis plus d’une décennie que le pays a commencé à produire et raffiner son propre pétrole, qu’une telle décision requiert l’attention des autorités.
Selon la communication faite par le ministre du pétrole en Conseil des ministres du lundi 24 juin, il est indiqué qu’il a été mis en place, sur instructions du Chef de l’Etat, un groupe de travail chargé de réfléchir sur la révision de la structure des prix des hydrocarbures, dans l’optique d’une baisse du prix à la pompe.
Comme l’a relevé l’agence officielle de presse, cette baisse du prix à la pompe est une demande pressante des organisations de la société civile. En ces moments où les produits de première nécessité ont connu une inflation exponentielle, la mesure permettra certainement d’atténuer le coût de la vie pour les citoyens qui ne cessent, d’ailleurs, de se plaindre des prix élevés du carburant au Niger.
Bien qu’il soit moins cher que dans les autres pays de la sous-région, le Niger est devenu depuis 2012 un pays producteur de pétrole avec une raffinerie, la SORAZ, qui produit quelques 20.000 barils par jour.
De l’essence, du gasoil et du gaz (GNL) dont une grande partie est destinée à la consommation domestique. Depuis quelques mois, la production du pétrole brut est d’ailleurs passée à 110.000 barils par jour dont 90.000 destinés à l’export à travers le pipeline qui passe par le Bénin. Avec les nouveaux gisements en cours de mise en valeur, la production nationale est appelée à grimper en flèche les prochaines années et le gouvernement de transition envisage même la construction d’une nouvelle raffinerie à Dosso, à 140 kms de Niamey.
Une mesure attendue depuis des années par les populations
Malgré cette manne, les populations se plaignent de ne pas profiter des retombées de l’exploitation de l’or noir qui procure pourtant aux caisses de l’état de substantielles rentrées d’argent.
A cela s’ajoute le fait que depuis le début de l’exploitation du pétrole, aucune baisse significative des prix n’a été consentie par les autorités. Au contraire, le prix du gasoil a d’ailleurs connu une augmentation en 2022, au grand dam des consommateurs et surtout des industriels.
En dépit des appels pressants de la société civile, il a fallu la transition militaire pour qu’une baisse des prix à la pompe soit envisagée. Et pour cela, le Comité n’aura pas à trop chercher car de toute évidence, c’est la structure des prix avec plusieurs taxes, prélèvements et autres marges qui font rehausser les prix.
Pour rappel, et à titre d’exemple, le défunt Président Tandja qui a été l’artisan de l’exploitation de l’or noir du Niger envisageait un prix compris entre 300 et 400 francs CFA le litre d’essence selon les explications données à l’époque par son ancien ministre de la Communication, le défunt Mohamed Ben Omar.
S’il est vrai que le contexte n’est plus le même, il va sans dire que dans la situation difficile actuelle et au vu de la résilience dont fait preuve les populations nigériennes, une baisse des prix du carburant à la pompe permettra d’atténuer certaines difficultés de la vie quotidienne même si le gouvernement devra consentir à des pertes pour le Trésor.