Un incident inhabituel a marqué la scène littéraire ce samedi à Béjaïa en Algérie. Dominique Martre, auteure française, se trouvait à la librairie Gouraya pour présenter son ouvrage « La Kabylie en partage » lorsque les forces de l’ordre sont intervenues de manière inattendue.
Dominique Martre, son mari, l’éditeur Arezki Ait-Larbi et le libraire ont été conduits au commissariat, puis relâchés quelques heures plus tard.
Ce livre, qui relate les expériences de l’auteure dans un village kabyle des années 1970 et explore le quotidien des femmes de cette région, est pourtant disponible à la vente dans l’ensemble du pays.
La semaine précédente, une présentation similaire s’était déroulée sans encombre à Alger, ce qui rend l’intervention à Béjaïa d’autant plus surprenante.
Les autorités n’ont pas fourni d’explication officielle concernant cette action, laissant place aux interrogations sur les motifs de cette interruption.
L’éditeur Arezki Ait-Larbi, directeur des éditions Koukou, a exprimé son incompréhension face à cette situation, soulignant l’absence de justification pour une telle mesure.
Cet événement s’inscrit dans un contexte plus large de tensions autour de la liberté d’expression en Algérie.
Les éditions Koukou ont déjà fait face à des restrictions par le passé, notamment lors du Salon International du Livre d’Alger en 2022, où douze de leurs ouvrages avaient été interdits.
L’incident de Béjaïa soulève des questions sur l’équilibre entre la promotion de la culture et les préoccupations des autorités en matière de sécurité et de contenu.
Il met en lumière les défis auxquels sont confrontés les acteurs du monde littéraire en Algérie, navigant entre créativité et contraintes réglementaires parfois floues.
Alors que l’Algérie continue de développer son paysage culturel, des événements comme celui-ci attirent l’attention sur la nécessité d’un dialogue ouvert entre les autorités, les écrivains et les éditeurs pour clarifier les limites et les libertés dans le domaine de l’expression littéraire.
