mardi, juillet 2, 2024

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Réunion de l’ONU au Qatar : Les Talibans imposent leurs conditions excluant les femmes afghanes

Dimanche 30 juin, au Qatar, une réunion sur l’Afghanistan, organisée par l’ONU, se tiendra en présence des talibans, mais sans les femmes afghanes.

Pour la première fois depuis 2021, les talibans participeront à une réunion sous l’égide de l’ONU. La rencontre prévue le 30 juin à Doha, au Qatar, se fera sous conditions : l’absence de femmes afghanes et l’interdiction d’évoquer le sujet.

Shoukria Haïdar, présidente de l’association Negar en soutien aux femmes d’Afghanistan, exprime son indignation, soulignant que ce n’est pas la première fois que l’ONU cède face aux pressions, mais que cela tend vers une normalisation, voire une reconnaissance, des talibans.

Les talibans ont accepté de venir à Doha sous l’assurance que l’ONU cède à leurs exigences, notamment un refus de la présence de femmes afghanes et même la simple évocation de leur situation. Les militantes féministes afghanes et iraniennes, mobilisées à travers le monde, s’inquiètent, particulièrement dans un contexte où la charia est strictement appliquée dans le pays.

En 2021, à Doha, les talibans promettaient un nouveau gouvernement islamique inclusif accepté par tous. Trois ans plus tard, les femmes sont confinées chez elles, privées de liberté, soumises à des restrictions sévères comme l’obligation de porter la burqa et l’interdiction de l’éducation pour les filles de plus de 12 ans.

Roza Otunbaïeva, envoyée de l’ONU en Afghanistan, souhaitait initialement convaincre les talibans d’ouvrir certains droits aux femmes, mais a estimé que leur participation aux réunions à Doha est nécessaire pour évoquer d’autres problèmes, tels que la famine et le trafic de drogue.

Récemment, l’ONU a été critiquée pour avoir observé une minute de silence en mémoire d’Ebrahim Raïssi, connu pour sa politique répressive et les nombreuses exécutions de prisonniers politiques iraniens. Mona Jafarian, présidente du collectif Femmes Azadi, souligne que l’ONU est censée être une organisation des droits de l’homme, mais qu’elle légitime l’apartheid sexuel envers les femmes afghanes et iraniennes.

Shoukria Haïdar partage cette opinion, estimant que cette décision vide de son sens la réunion de Doha et déplore une faute grave et un tort de la part de l’ONU.

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