mercredi, juillet 3, 2024

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« Le temps de la confrontation est terminé, celui de la collaboration est arrivé », a déclaré lundi John Steenhuisen, leader du principal parti d’opposition l’Alliance démocratique (DA, centre libéral) désormais intégré au gouvernement avec six portefeuilles.

La DA, qui a constamment critiqué le président Ramaphosa ces dernières années pour son incapacité à relever l’économie, créer des emplois, assurer les services de base ou contenir la corruption, est désormais partie prenante d’un exécutif qui doit « obtenir des résultats pour les Sud-Africains », a relevé M. Steenhuisen, lui-même nommé ministre de l’Agriculture.

L’accord inédit entre le Congrès national africain (ANC), qui a régné seul pendant trente ans aux destinées du pays après le démantèlement du régime raciste de l’apartheid, et la DA, jusque-là première force d’opposition, ainsi que cinq autres petits partis, est le résultat de semaines d’âpres négociations.

« Nous avons mené une rude bataille » pour obtenir des ministères influents, a relevé M. Steenhuisen, notamment les Infrastructures, l’Education ou l’Environnement, afin de « jouer un rôle significatif et vital dans la reconstruction » du pays, a-t-il plaidé.

Cyril Ramaphosa a rappelé dimanche soir, en annonçant un gouvernement élargi à 32 ministères, dont douze pour d’autres partis que l’ANC, que cette coalition était le résultat des législatives fin mai, qui a privé l’ANC de sa majorité absolue pour la première fois dans l’histoire de la jeune démocratie.

En obtenant seulement 40% des voix, l’ANC a choisi de s’allier avec la DA (22% des voix) plutôt qu’avec des partis de gauche radicale, rassurant d’emblée les marchés et les investisseurs.

« Les citoyens ont clairement indiqué qu’ils attendaient des partis politiques qu’ils travaillent ensemble pour remplir un mandat de transformation, de croissance et de renouveau », a promis le chef de l’Etat, 71 ans, investi la semaine dernière pour un deuxième mandat de cinq ans, dans son allocution télévisée.

« Sagesse collective »

Évoquant « l’intérêt national », il a assuré avoir visé « la stabilité, l’efficacité et la durabilité du gouvernement que nous mettons en place ».

Renonçant à sa promesse de réduire la taille du cabinet, il a expliqué qu’il avait fallu y faire de la place à différentes formations.

C’est une « nouvelle phase dans l’histoire de notre démocratie », a réagi lundi le leader du parti nationaliste zoulou Inkhata, qui intègre aussi l’exécutif avec deux ministres.

Velenkosini Hlabisa, nommé ministre des Affaires traditionnelles, a estimé que ce gouvernement élargi devait « obtenir des résultats positifs », en puisant dans « la sagesse collective » des différents mouvements.

L’emploi, la criminalité, la croissance faible ou les coupures récurrentes d’électricité : résoudre « ces problèmes complexes qui affectent les Sud-Africains au quotidien ne nécessite pas d’idéologie politique » particulière mais du sens commun et de la bonne volonté, a-t-il souligné.

L’ANC a conservé la part belle, avec vingt ministres et les postes clé : Finances, Energie, Affaires étrangères, Défense, Commerce ou encore Transports.

La priorité de ce nouvel exécutif sera de rendre « une croissance économique rapide » à la première puissance industrielle africaine et de créer « une société plus juste en s’attaquant à la pauvreté, aux inégalités », a promis Cyril Ramaphosa.

L’opposition est désormais clairement située à gauche de l’échiquier politique.

Le récent petit parti de l’ex-président Jacob Zuma, devenu en quelques mois troisième force politique du pays, a refusé de participer à la coalition.

Tout comme les Combattants pour la liberté économique (EFF), qui ont juré d’ »écraser » l’alliance gouvernementale « dirigée par des blancs », en référence à la DA qui peine à se départir de sa réputation de parti au service de la minorité blanche.

© AFP

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