Le président américain Joe Biden et le sénateur de gauche Bernie Sanders ont réclamé mardi dans une tribune commune que les entreprises danoise Novo Nordisk et américaine Eli Lilly baissent le prix de leurs traitements contre l’obésité, porteurs d’espoir pour des millions de patients.
« Ces médicaments peuvent changer la donne pour les personnes du monde entier qui luttent contre le diabète de type 2 et l’obésité », ont écrit les deux hommes dans le journal USA Today. « Cependant, (…) ils ne seront d’aucune utilité pour les millions de patients qui n’ont pas les moyens de se les procurer. »
Joe Biden et Bernie Sanders bataillent de longue date pour faire baisser les prix élevés des médicaments aux États-Unis, et le président démocrate a fait de ce thème un sujet de campagne en vue de l’élection présidentielle de novembre.
Les traitements Ozempic et Wegovy de Novo Nordisk, qui utilisent la même molécule (semaglutide) et sont approuvés respectivement contre le diabète de type 2 et l’obésité, sont devenus de véritables phénomènes.
Eli Lilly commercialise de son côté des traitements appelés aux États-Unis Mounjaro (contre le diabète) et Zepbound (obésité), utilisant une molécule nommée tirzepatide.
Tous ces traitements, administrés par injections, appartiennent à une nouvelle classe imitant une hormone intestinale (GLP-1), et sont rapidement devenus des best-sellers car ils peuvent entraîner des pertes de poids plus importantes que de précédents traitements.
Baisse des actions en Bourse
Mais Novo Nordisk et Eli Lilly facturent des montants « excessivement élevés », écrivent Joe Biden et Bernie Sanders.
Ils donnent l’exemple de Mounjaro, qui coûte environ 1,100 dollars par mois, et citent une étude montrant que ces traitements pourraient être fabriqués pour moins de 5 dollars par mois tout en restant rentables.
En 2023, Novo Nordisk a réalisé un bénéfice de plus de 12 milliards de dollars, pointent-ils.
Ils tirent aussi la sonnette d’alarme : des dizaines de millions d’Américains souffrent de diabète de type 2 ou d’obésité, et « si les prix de ces médicaments ne sont pas réduits de manière substantielle, ils risquent d’entraîner la faillite du système de santé américain », écrivent les deux hommes.
Pour le moment, ces traitements ne sont pas toujours pris en charge par les assurances santé, posant un problème d’accès contre lequel se battent des organisations de patients.
Bernie Sanders et Joe Biden pointent également les différences de prix payés par les Américains par rapport à d’autres pays.
« Si Novo Nordisk et d’autres entreprises pharmaceutiques refusent de réduire substantiellement le prix des médicaments prescrits dans notre pays et mettre fin à leur cupidité, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour y mettre fin à leur place », ont-ils conclu.
Les actions des deux entreprises étaient en baisse de plus de 1% mardi, une heure avant la fermeture de la Bourse de New York, où le groupe danois est également coté.
Novo Nordisk s’est dit dans un communiqué « déçu qu’un problème aussi complexe et difficile soit simplifié (…) à des fins politiques ».
L’entreprise a assuré que le coût d’Ozempic et de Wegovy avait baissé d’environ 40% depuis leur lancement.
Eli Lilly a de son côté souligné que comparer les prix de vente aux États-Unis avec d’autres pays ne tenait pas compte « des programmes d’accessibilité financière » mis en place pour certains patients.
Avec AFP
