mercredi, novembre 27, 2024

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Les manifestations au Kenya se sont poursuivies malgré l’annonce du président William Ruto concernant le retrait du projet de budget controversé.

La police kényane a arrêté plus de 270 personnes, dont 204 dans la région de la capitale Nairobi, suspectées d’avoir commis des actes criminels lors des rassemblements anti-gouvernementaux de mardi. De nombreux pillages et dégâts matériels y ont été signalés, certains manifestants admettant que des « voyous » avaient infiltré les manifestations.

Depuis deux semaines, le Kenya est secoué par une vague de contestation déclenchée par le projet de budget 2024-25 prévoyant de nouvelles taxes, cristallisant un mécontentement croissant contre le président William Ruto, élu en 2022.

La Direction des enquêtes criminelles (DCI) a déclaré que les forces de sécurité à travers le pays avaient identifié et placé en détention les suspects se livrant à des activités criminelles sous couvert de protestation. Au total, 204 suspects ont été arrêtés dans la capitale Nairobi, et 68 autres dans différentes régions du pays.

Le DCI a ajouté avoir déployé des enquêteurs dans les régions concernées pour poursuivre les suspects filmés par les caméras de vidéosurveillance et les enregistrements de téléphones portables, volant et détruisant violemment les propriétés et les entreprises de citoyens innocents.

Les manifestations de mardi, débutées dans le calme, ont dégénéré en violence, la police tirant des gaz lacrymogènes sur des foules lançant des pierres dans le centre de Nairobi. Des rassemblements de plusieurs centaines de personnes ont également eu lieu dans d’autres villes, comme Mombasa, où des voitures ont été incendiées et au moins un commerce vandalisé.

Le mouvement de contestation, sans véritable leader ni organisation, a connu un point culminant en violence le 25 juin, avec des affrontements où la police a tiré à balles réelles sur la foule attaquant le Parlement à Nairobi. Au total, 39 personnes ont été tuées et 361 blessées depuis le début des manifestations le 18 juin, dont au moins 22 morts le 25 juin, selon la Commission nationale kényane des droits de l’homme (KNHCR), qui a également signalé 32 cas de « disparitions forcées ou involontaires » et 627 arrestations de manifestants.

Malgré l’annonce du président Ruto sur le retrait du projet de budget, les appels à se mobiliser ont persisté, notamment parmi la « Génération Z » (jeunes nés après 1997) qui reste au cœur du mouvement.

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