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Un ancien entraîneur de basket a été condamné à 14 ans de prison ce mercredi 3 juillet 2024 par la cour criminelle du Bas-Rhin pour des vi0ls et agressions sexµelles sur des joueuses mineures qu’il encadrait, dans le Bas-Rhin et en Dordogne.

Jérémy Huck, qui comparaissait libre, encourait 20 ans de réclusion criminelle.

La cour est allée au delà des réquisitions de l’avocat général Eric Lallement qui avait requis dix ans de prison.

L’avocat général avait regretté que Jérémy Huck « ne reconnaisse ni les faits dans leur intégralité », ni son « emprise » et sa « perversité ».

« Vous avez trahi la confiance que vous ont faite les parents et aussi la confiance de ces jeunes filles qui pensaient que vous pouviez être un modèle pour elles », lui avait-il lancé.

M. Huck était accusé de vi0ls et agressions sexµelles sur trois jeunes joueuses et atteinte sexuelle sur une quatrième, qui avait affirmé pendant l’instruction qu’elle était consentante.

Me Antoine Noblet, qui défendait Jérémy Huck avec Me Patrick Uzan, avait plaidé la requalification de l’ensemble des faits en atteinte sexµelle, plaidant qu’il n’y avait eu ni violence, ni menace, ni contrainte, ni surprise.

Il a annoncé à l’AFP interjeter appel du verdict qu’il a jugé « très très sévère ».

Son client avait reconnu devant la cour une « responsabilité », affirmant que cela « n’aurait pas dû se produire ».

« Je suis totalement responsable », a admis cet homme aujourd’hui âgé de 34 ans.

Il a toutefois répété que selon lui les adolescentes -qui étaient vierges et âgées de 13 et 14 ans au début des faits-, étaient « consentantes ».

Bec-de-lièvre

Interrogé par le président de la cour Antoine Giessenhoffer sur le témoignage de l’une d’elles qui a raconté mardi 2 juillet 2024 avoir « pleuré pendant tout l’acte », avoir « saigné » et lui avoir « dit  plusieurs fois qu'(elle) ne voulai(t) pas« , Jérémy Huck a rétorqué: « Ça n’a jamais eu lieu ».

Il a aussi démenti une partie des faits qui lui étaient reprochés et qui se sont déroulés entre 2015 et 2021, majoritairement à son domicile.

Il a affirmé avoir entretenu une relation amoureuse avec chacune des victimes.

« Je tombais amoureux facilement », a-t-il déclaré, « un mot gentil, un geste tendre suffisait », a ajouté le trentenaire qui se dit complexé par un bec-de-lièvre qui lui a valu des moqueries dans son enfance.

Les quatre jeunes filles aujourd’hui majeures ont décrit un homme qui s’était progressivement rapproché d’elles, devenant leur confident.

A l’époque, certaines étaient particulièrement fragiles, l’une souffrant du divorce de ses parents, l’autre de la maladie de sa grand-mère, une troisième manquant d’amis.

Jérémy Huck les invitait chez lui et les incitait à le rejoindre dans son canapé ou son lit au prétexte de regarder un film.

Trois jeunes filles jouaient dans un club de basket à Duttlenheim (Bas-Rhin), où il les entraînait. Une quatrième était membre d’un club de Bergerac, en Dordogne, où il a également exercé.

L’avocat de trois d’entre elles, Me Pierre Giuriato, les a comparées à des papillons prises dans une « toile invisible » confectionnée par une araignée : Jérémy Huck. « Certaines essayeront de se débattre, d’autres resteront tétanisées » mais toutes « seront consommées par l’araignée ».

Pour ces victimes, « d’importantes souffrances persistent », a souligné l’avocat, citant pour l’une « l’image de ce corps qui la dégoûte et qu’elle doit réapprendre à aimer » ou pour une autre une « perte de confiance en elle et des blocages dans l’intimité ».

« Froideur émotionnelle »

Mercredi matin, quatre experts, deux psychiatres et deux psychologues, avaient unanimement décrit la « perversion » de Jérémy Huck.

« Il estime que c’était aux jeunes filles de poser des limites » et les considérait comme « interchangeables », a relevé le Dr Philippe Goetz, psychiatre.

L’ancien entraîneur s’était reconverti pour devenir animateur dans un Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et dans un hôpital. Il attend un enfant avec sa compagne, rencontrée en avril 2023.

Me Mélissa Yesilgul-Sayar, qui défendait une quatrième victime, a déclaré que Jérémy Huck avait « parié sur la honte et la culpabilité de l’enfant et il a eu raison. Pendant trois ans elle s’est tue parce qu’elle s’imaginait responsable ».

« Elle a été la proie d’un prédateur comme il y en a dans le sport », a-t-elle souligné, rappelant qu’« un enfant sur sept » était victime de violences dans le sport.

Avec l’AFP

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