La raffinerie du groupe Dangote, fleuron du milliardaire nigérian Aliko Dangote, s’impose comme un acteur incontournable du marché ouest-africain, à peine six mois après son entrée en service.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en mai 2024, les exportations de gasoil de la raffinerie ont atteint 100 000 barils par jour, soit un doublement par rapport au mois précédent.
Cette montée en puissance fulgurante a eu un effet immédiat sur les fournisseurs historiques de la région.
Les exportations de l’Union européenne et du Royaume-Uni vers l’Afrique de l’Ouest ont chuté à leur plus bas niveau depuis quatre ans, tandis que la Russie a vu ses livraisons diminuer considérablement.
Mais ce n’est que le début. La raffinerie Dangote, véritable bijou technologique d’une capacité de 650 000 barils par jour, ne se contente pas du gasoil.
Elle produit également du fioul, du naphta et du carburéacteur, élargissant son influence bien au-delà des frontières africaines, jusqu’en Europe et en Asie.
Cette success story made in Nigeria soulève des questions cruciales sur l’avenir du marché pétrolier mondial.
Comment les puissances occidentales, habituées à dominer ce secteur, vont-elles s’adapter à ce nouveau concurrent ? Le modèle Dangote pourrait-il inspirer d’autres pays africains, redéfinissant ainsi les flux énergétiques mondiaux ?
Une chose est sûre : avec sa capacité à traiter non seulement le brut nigérian, mais aussi celui de la plupart des pays africains, d’Arabie saoudite et même des États-Unis, la raffinerie Dangote s’impose comme un acteur global.
Elle incarne l’émergence d’une Afrique qui n’est plus seulement fournisseur de matières premières, mais aussi créateur de valeur ajoutée.
Ainsi, Aliko Dangote ne se contente pas de bâtir un empire personnel. Il redessine la carte énergétique mondiale, plaçant l’Afrique au cœur des enjeux stratégiques du XXIe siècle.
