L’université Assane Seck de Ziguinchor a accueilli ce vendredi la présentation de l’ouvrage intitulé ‘RIZNOIR, les origines africaines de la culture du riz dans les Amériques’, écrit par l’universitaire américaine Judith Carney.
Publié pour la première fois en 2001 en anglais, ce livre de 320 pages a été réédité et traduit en français par les Presses universitaires de Ziguinchor en 2024.
Dans cet ouvrage, Judith Carney remet en question l’idée selon laquelle la culture du riz, souvent attribuée à l’Asie, aurait été introduite en Afrique par les occidentaux durant la traite négrière. Elle indique que ‘le riz introduit aux États-Unis, plus particulièrement en Caroline du Sud, est d’origine africaine’, comme l’a expliqué l’anthropologue Paul Diédhiou, lors de la présentation.
Paul Diédhiou, enseignant-chercheur à l’université Assane Seck de Ziguinchor, souligne que Judith Carney démontre que ‘l’introduction d’une plante s’accompagne en général de techniques culturales bien constituées’. Il ajoute que ‘les Africains ont introduit la culture du riz aux États-Unis pendant la traite négrière, à partir du 14e et du 15e siècle.’
Le livre de 320 pages, divisé en six chapitres, défend la thèse fondamentale selon laquelle ‘le riz cultivé en Caroline du Sud vient d’Afrique, parce que les esclaves noirs sont partis avec la production’. Le professeur Diédhiou présente l’ouvrage de Judith Carney comme un ‘travail pluridisciplinaire’, revisitant l’histoire, la géographie, la linguistique et l’anthropologie.
‘L’auteure a mobilisé toutes ces disciplines pour défendre sa thèse selon laquelle les Noirs amenés aux États-Unis n’ont pas seulement utilisé leurs forces, ils ont aussi apporté des techniques culturales’, insiste M. Diédhiou.
Rafael Lambal, directeur des Presses universitaires de Ziguinchor, ajoute que l’ouvrage démontre ‘l’importance du riz en Afrique occidentale, où il a été domestiqué il y a plus de trente mille ans. Durant l’esclavage, des esclaves transportés aux États-Unis ont pris avec eux cette graine de riz pour développer cette culture atlantique.’
Lambal rappelle que la grande thèse défendue dans cet ouvrage est que ‘le riz a été introduit aux États-Unis par les Africains’. Il précise que ‘les esclaves africains ont développé cette technique et cette ingénierie. Le système agricole aux États-Unis, notamment son aspect technique, s’est basé sur les esclaves noirs qui possédaient déjà cette expérience culturale en Afrique occidentale’.
