Les chefs des juntes du Mali, du Burkina Faso et du Niger se sont rencontrés à Niamey pour la première session du collège des chefs d’État de l’alliance des États du Sahel. Cette réunion suscite des réactions variées à Abuja, où se tient ce dimanche un sommet ordinaire des pays membres de la Cédéao, organisation dont ces juntes sont désormais exclues.
Un ministre des Affaires étrangères de la sous-région a commenté avec ironie que la tenue de ce sommet la veille de celui de la Cédéao montre que ‘nous leur manquons et qu’ils veulent se faire remarquer’. Un diplomate anglophone a critiqué cette initiative, arguant que ‘tout ce boucan, c’est pour s’éterniser au pouvoir… Ils arrêtent leurs opposants, manipulent les opinions publiques et font du spectacle’. Selon lui, dans ces trois pays, les militaires n’ont pas réussi à vaincre le terrorisme.
En revanche, d’autres délégations présentes à Abuja adoptent un ton plus mesuré. Un diplomate a exprimé la nécessité de convaincre une fois de plus les militaires au pouvoir au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Un autre a suggéré que, même sans leur retour au sein de la Cédéao, il serait important de signer des accords de coopération dans des domaines comme la lutte contre le terrorisme et la libre-circulation des biens et des personnes.
Pour trouver une issue à cette situation, la présidence de la Commission de la Cédéao proposera au sommet d’Abuja la convocation d’une réunion extraordinaire des chefs d’État.