dimanche, octobre 6, 2024

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Burkina Faso : Renforcement du soutien russe face aux groupes militants

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a promis mercredi dernier un soutien accru au Burkina Faso pour lutter contre les groupes militants. Cette annonce marque une étape importante dans sa tournée en Afrique de l’Ouest, visant à combler le vide laissé par les partenaires occidentaux traditionnels de la région.

Lors d’une conférence de presse à Ouagadougou, Lavrov a révélé que le nombre d’instructeurs russes au Burkina Faso allait augmenter. La Russie a déjà contribué à la formation militaire et des forces de l’ordre burkinabè et continuera de fournir du matériel militaire pour renforcer la capacité de défense du pays et éliminer les groupes terroristes restants.

La visite de Lavrov en Afrique, incluant également la Guinée et la République du Congo, s’inscrit dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. De nombreux pays africains, frustrés par leurs partenaires occidentaux comme la France et les États-Unis, se tournent vers la Russie pour obtenir un soutien.

Lavrov a salué la position objective et juste du Burkina Faso sur la guerre en Ukraine et a exprimé le soutien russe à la cause des Africains cherchant à se libérer de l’influence néocoloniale.

Le Burkina Faso, pays de 20 millions d’habitants, est ravagé depuis huit ans par la violence de groupes extrémistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, ainsi que par des conflits entre les forces gouvernementales et les militants. Le pays a connu deux coups d’État en dix mois, la junte militaire ayant chassé les forces françaises et s’étant tournée vers la Russie pour un soutien sécuritaire.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés a classé le Burkina Faso en tête des crises les plus négligées au monde pour la deuxième année consécutive. En 2024, 6,3 millions de personnes auront besoin d’aide humanitaire, et beaucoup sont au bord de la famine. Deux millions de personnes restent déplacées à l’intérieur du pays, dont environ 60 % sont des enfants, souvent traumatisés et avec peu de ressources disponibles pour les aider.

Jan Egeland, secrétaire général de l’agence, a critiqué le retrait de l’aide financière des gouvernements occidentaux, soulignant qu’il contribue au cercle vicieux de la pauvreté, de la violence et de l’extrémisme dans le Sahel. Il a également noté que la Russie n’a pas aidé dans les efforts humanitaires ou les programmes de développement, bien que les drapeaux russes soient visibles au Burkina Faso, contrairement aux drapeaux européens.

Lavrov est arrivé plus tard mercredi au Tchad, un autre pays figurant sur la liste des crises négligées dans le monde.

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