La compagnie publique Bulgargaz a annoncé, ce mardi 9 juillet 2024, avoir saisi un tribunal arbitral, réclamant 400 millions d’euros (plus de 260 milliards de FCFA) en compensation des coupures de livraison par Gazprom en avril 2022, peu après l’invasion russe de l’Ukraine.
La Bulgarie, fortement dépendante de Moscou pour l’énergie avant la guerre, avait fait partie, avec la Pologne, des premiers pays privés de gaz au motif du non paiement en roubles comme exigé par le Kremlin en riposte aux sanctions occidentales.
Après une tentative de règlement à l’amiable, Bulgargaz a déposé sa requête lundi auprès de la Chambre arbitrale internationale de Paris, selon un communiqué.
« La partie russe n’ayant pris aucune action pour résoudre le problème hors des tribunaux, Bulgargaz a pris les mesures nécessaires pour protéger les intérêts de l’entreprise« , a-t-elle expliqué.
Le groupe dit souhaiter « une réparation des dommages subis plus de deux ans après l’arrêt unilatéral des livraisons de gaz ».
Avant cette suspension soudaine, Gazprom fournissait 90% des besoins de Bulgargaz.
Depuis, le pays des Balkans s’est orienté vers d’autres sources, important une grande quantité de gaz d’Azerbaïdjan mais aussi du gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis ou du Moyen-Orient via les ports grecs.
Il a également signé un accord avec la Turquie pour accéder à ses infrastructures gazières.
L’énergéticien allemand Uniper, principal client de Gazprom en Allemagne, a fait une demande similaire et a obtenu en juin le droit de réclamer « plus de 13 milliards d’euros », après la décision favorable d’un tribunal arbitral à Stockholm.
L’arrêt total des livraisons avait fait passer le groupe tout près de la faillite. L’État allemand avait volé à son secours en le nationalisant.
Il a été imité depuis par un autre énergéticien allemand, RWE, également victime de coupures de livraison de gaz russe.