L’Inde, pays membre des BRICS, invite Poutine, le président de la Russie à fumer le calumet de la paix avec l’Ukraine.
En effet, ce mardi 9 juillet 2024, le Premier ministre indien Narendra Modi a dit à son « ami » Vladimir Poutine que continuer de bombarder l’Ukraine n’allait pas « résoudre les problèmes », plaidant pour « un chemin vers la paix par le dialogue ».
Le président russe a martelé à plusieurs reprises, après plus de deux années de combats et de bombardements, qu’un cessez-le-feu et des pourparlers n’étaient possibles qu’en cas de capitulation de l’Ukraine à ses revendications, à savoir que Kiev lui cède cinq régions et renonce à son alliance avec les Occidentaux.
Le dirigeant indien n’a jamais condamné explicitement l’offensive russe et sa visite à Moscou, sa première depuis le début du conflit en 2022, intervient au lendemain d’une série de frappes meurtrières russes en Ukraine et le même jour qu’un sommet de l’Otan à Washington destiné à ancrer le soutien occidental à Kiev.
« En tant qu’ami, j’ai également dit que pour un avenir meilleur pour la prochaine génération, la paix est de la plus haute importance », a déclaré M. Modi, s’exprimant en hindi, assis au côté de Vladimir Poutine.
« Je sais que la guerre ne peut pas résoudre les problèmes, les solutions et les pourparlers de paix ne peuvent pas aboutir parmi les bombes, les armes et les balles », a fait valoir Modi, appelant à « trouver un chemin vers la paix par le dialogue ».
Pas sûr pour autant que l’appel du Premier ministre indien ne fasse bouger les choses. Vladimir Poutine, qui s’est dit « reconnaissant pour l’attention » porté par son homologue au conflit en Ukraine, a répété à maintes reprises vouloir la capitulation de l’Ukraine, en forçant son armée à se retirer des régions dont Moscou a revendiqué l’annexion en 2022 sans les contrôler entièrement.
L’Ukraine a balayé de son côté ces conditions qu’elle juge inacceptables et demande le départ des troupes russes de son sol avant toutes discussions de paix.
Son territoire reste bombardé quotidiennement par l’armée russe, qui a mené lundi une des attaques les plus meurtrières visant Kiev (au moins 31 morts).
Un important hôpital pour enfants y a été touché, suscitant l’indignation de la communauté internationale.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, excédé par le déplacement de Narendra Modi à Moscou, l’a ainsi qualifié de « coup dévastateur pour les efforts de paix ».
Le Premier ministre indien a toutefois également affiché son mécontentement face à Vladimir Poutine: « Lorsque des enfants innocents sont assassinés, on les voit mourir, le cœur souffre et cette douleur est insupportable », a-t-il déploré.
Avec AFP