L’universitaire sénégalais Momar Coumba Diop est décédé dimanche dernier à Paris à l’âge de 73 ans, des suites d’une longue maladie.
Un jeune journaliste sénégalais a décrit Momar Coumba Diop comme un chercheur incontournable dans les études sur les mutations sociales et l’anthropologie au Sénégal. En effet, Diop a dirigé ou participé à la rédaction de nombreux ouvrages, dont «Le Sénégal sous Abdoulaye Wade. Le Sopi à l’épreuve du pouvoir», «Le Sénégal contemporain», «Le Sénégal sous Abdou Diouf. État et Société», et bien d’autres, couvrant divers aspects de la société sénégalaise.
Momar Coumba Diop a enseigné la sociologie de 1981 à 1987 à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar avant de rejoindre l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan). En 2023, ses collègues Ibou Diallo, Ibrahima Thioub, Alfred Inis Ndiaye et Ndiouga Benga lui ont offert un recueil de 720 pages intitulé «Comprendre le Sénégal et l’Afrique d’aujourd’hui», rassemblant des contributions de qualité de quarante universitaires de plusieurs pays du continent africain.
Les hommages n’ont pas tardé à affluer. L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a exprimé sa peine face à la perte d’un «immense chercheur» en sciences humaines et sociales. Mademba Ass Ndiaye a souligné que Momar Coumba Diop avait laissé à la postérité plusieurs ouvrages de référence et que la profondeur de sa réflexion allait manquer à tous.
El Hadj Hamidou Kassé a qualifié Diop de «sociologue sénégalais le plus prolifique», mentionnant que ses nombreuses publications ont éclairé la trajectoire du pays. Rama Salla Dieng a rendu hommage au chercheur pour sa discrétion et sa bienveillance, tandis que les Éditions Karthala ont célébré l’impact de ses idées sur la compréhension de l’Afrique et du Sénégal.
Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center, a décrit Momar Coumba Diop comme un sociologue et politologue rigoureux et prolifique, partageant que leurs derniers échanges remontaient à juin 2024. Il a également rappelé leurs collaborations, notamment pendant leur séjour en Corée du Nord au début des années 1980.
Seydou Ka, journaliste au quotidien national Le Soleil, a conclu que même si Momar Coumba Diop n’a pas toujours reçu la reconnaissance qu’il méritait de son vivant, il jouit d’un immense respect au sein de la communauté des chercheurs.
