dimanche, octobre 6, 2024

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Un risque d’écran noir sur la Ligue 1

A un gros mois de la reprise du
championnat de France, rien n’est encore acté quant au diffuseur TV
de la Ligue 1.

Président du collège de Ligue 1 qui s’est réuni samedi pour
faire le point avec la Ligue de football professionnel quant aux
droits TV sur la période 2024-2029, Jean-Pierre Caillot l’avoue
volontiers: « La situation est évidemment préoccupante. »
Dans cinq
semaines reprend le championnat de France
et plus que
jamais, le risque d’écran noir existe bel et bien
si aucun accord n’est conclu d’ici là
.

Pour autant, le patron du club de Reims refuse de se précipiter,
pour reproduire les erreurs du passé. « Par expérience, il ne
faut, malgré tout, pas prendre des décisions dans la précipitation.
C’est pour cela que l’on a eu un collège, samedi, qui a été assez
positif. Maintenant, tous les présidents ont le même degré
d’information. Et on va se réunir, jeudi, pour voir comment cela
évolue. Car tout n’est pas fini dans les négociations.
»

BeIN toujours espéré

A ce stade, trois options sont sur la table selon Jean-Pierre
Caillot: la proposition de DAZN, soit 375 millions d’euros par an
pour huit matches sur neuf. « Cela permettrait peut-être de
tourner autour de 500 millions. Ce n’est pas les 700 millions
attendus, mais ce serait quand même possible
», souffle à
L’Equipe le président champenois, tout en admettant que cette offre
« est loin de faire l’unanimité ». « L’option DAZN
n’est pas pire qu’autre chose, mais en termes de garanties, cela
fait trop penser à ce qui a pu arriver dans le passé
. » A
savoir le naufrage Mediapro.

« L’option 2, c’est la chaîne 100 % L1 avec Warner Bros
Discovery. Mais l’intégration d’une chaîne ne se fait pas en 24
heures.
[…] C’est un bon produit. Mais dans le schéma
actuel, il n’y a pas de fixe. Les clubs ont des problèmes de
trésorerie et ils ont besoin d’un fixe. Avec la chaîne, il va
falloir un peu de temps pour qu’elle ramène de la ressource
»,
poursuit Jean-Pierre Caillot. Quant à l’option 3, elle a été «
présentée au conseil d’administration (vendredi dernier),
et peut peut-être aboutir. » Il s’agirait a priori de beIN
Sports, qui ne s’est cependant toujours pas positionné
officiellement. « L’espoir fait vivre. Sur ce que je sais, beIN
est intéressé par le produit. Mais jusqu’à aujourd’hui, cela ne se
traduit pas par une offre concrète. C’est un peu la guerre des
nerfs.
»

Un modèle à revoir

Jean-Pierre Caillot l’admet, le timing est serré désormais. «
Il y a un peu un ultimatum car il faut du temps pour la
démarrer. Mais si on doit reprendre la saison sans chaîne, pendant
une ou deux journées, on assumera. Les gens iront au stade pour
voir les matches. Et on patientera. Je pense que c’est une erreur
de démarrer quelque chose dans la précipitation.
» Figure de
l’élite, l’intéressé en veut clairement au partenaire historique
qu’est Canal+. « Il y a un opérateur majeur en France en
matière de distribution qui, clairement, s’attaque au football. Et
pense que la Ligue 1 est un produit qui n’intéresse pas ses
abonnés. Ce qui est une erreur à mon avis, même si cela n’engage
que moi. S’il n’y a plus de Ligue 1, je ferai comme beaucoup de mes
amis, je me désabonnerai…
»

Et Jean-Pierre Caillot, au-delà de la problématique des droits
TV de conclure, inquiet: « Pendant des années, les droits télé
ont fait que le football a vécu un peu dans l’opulence.
[…]
On n’a plus les moyens. Et il y a plein de choses qui doivent
être remises en question. A tous les postes, sans exception. Le
VAR, ça coûte beaucoup d’argent. Est-ce qu’il faut le continuer ?
On donne des sommes importantes à plein d’autres familles (joueurs,
entraîneurs, syndicats…). On est toujours critiqués, mais on verse
beaucoup de contributions. Il y a un moment, il faut que tout le
monde se serre la ceinture. Il n’y a pas que les clubs et les
présidents qui vont assumer. Des clubs avec des capitaux
traditionnels n’ont plus les moyens de supporter tout ça. On a
aussi une convention avec la Fédération
(14,2 millions d’euros
minimum sur les droits TV, ndlr). Il faut peut-être en
rediscuter. Ce qui était prévu avec un certain budget ne peut pas
être identique aujourd’hui. C’est en chef d’entreprise que je
réagis. A partir du moment où tu es en crise ou que tu peux l’être,
il faut remettre en question ce qui a été fait par le passé.

»

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